Le rallye du S&P 500 masque les avertissements en provenance du secteur du transport
Alors que le marché boursier américain dans son ensemble montre des signes de reprise, une lumière d'avertissement continue de clignoter pour les investisseurs : le Dow Jones Transportation Average signale des inquiétudes croissantes concernant la santé de l'économie.
Pause après la chute
La semaine dernière, le S&P 500 a enregistré un léger gain, mettant fin à une série de quatre semaines de pertes. Cela a offert aux investisseurs une once d'optimisme prudent : l'indice de référence a commencé à récupérer les pertes après être entré en territoire de correction, ayant chuté de plus de 10 % par rapport à son sommet de février.
Le secteur du transport en panne
Le tableau est sensiblement différent dans le secteur du transport. Le Dow Jones Transportation Average a prolongé son déclin, approfondissant la tendance baissière qui a commencé en novembre. Les pertes dépassent désormais 17 % par rapport au pic. L'indice — qui comprend des compagnies aériennes, des entreprises de camionnage, des chemins de fer et des géants de la logistique — est particulièrement sous pression.
Signes d'avertissement au niveau macro
La chute dans le transport pointe vers des angoisses économiques plus profondes. Un moteur de cela est l'incertitude croissante autour de la politique tarifaire américaine. Les investisseurs restent dans l'incertitude quant à l'impact des décisions commerciales sous l'administration de Donald Trump sur la croissance future.
Une pression supplémentaire est venue de la Réserve fédérale, qui a abaissé ses prévisions de croissance pour les États-Unis pour 2025 de 2,1 % à 1,7 %. Le président de la Fed, Jerome Powell, a qualifié le niveau actuel d'incertitude de "particulièrement élevé".
Coups pour les acteurs clés
Depuis le début de 2025, le Dow Jones Transportation Average a chuté d'environ 8 % — soit le double de la baisse observée dans le S&P 500 au cours de la même période. Le déclin a été généralisé : les actions de FedEx ont baissé de 18 %, et UPS a chuté de près de 9 %. FedEx a été particulièrement touché vendredi après avoir réduit ses prévisions financières pour l'année.
La faiblesse du transport ternit l'optimisme du marché
Bien que le marché dans son ensemble montre des signes de stabilisation, la faiblesse du secteur des transports sert de rappel : la reprise pourrait ne pas être aussi robuste qu'elle ne le paraît. Et à mesure que camions, trains et avions ralentissent, les investisseurs surveillent de près les signaux macroéconomiques pour discerner la véritable direction de l'économie américaine.
Les actions des transporteurs et compagnies aériennes chutent
Le secteur du transport continue de subir des pertes. Les actions des opérateurs de fret terrestre Landstar et JB Hunt Transport Services ont plongé de plus de 12 %. Cependant, le coup le plus dur a été pour les compagnies aériennes — en particulier au milieu d'une récente vague de révisions à la baisse des bénéfices. Depuis le début de 2025, Delta Air Lines et United Airlines ont perdu plus de 20 %, tandis qu'American Airlines a chuté de près d'un tiers, soit 35 % depuis le début de l'année.
Baromètre de l'activité des consommateurs
Le ralentissement dans le secteur du transport est plus qu'un instantané de douleur corporative — c'est un indicateur vital du sentiment économique. Comme le souligne Matt Maley, stratège en chef du marché chez Miller Tabak, le Dow Jones Transportation Average reflète le mouvement des biens à travers le pays, directement lié aux niveaux de consommation des ménages.
Selon Maley, le déclin de l'indice confirme la faiblesse observée dans les données macroéconomiques et renforce le ton plus pessimiste de Wall Street.
Théorie de Dow : duo d'indices inquiétant
Certains investisseurs ne voient pas l'indice de transport en isolation — ils l'évaluent aux côtés du Dow Jones Industrial Average, conformément à la théorie classique de Dow. Ce principe tient que le marché n'est vraiment fort que lorsque les deux indices progressent de concert. Mais le tableau actuel raconte une histoire différente.
Le Dow Industrial est en baisse de 1 % depuis le début de l'année et a chuté d'environ 7 % par rapport à ses sommets de décembre. Avec la forte baisse de l'indice de transport, cela présente un signal préoccupant : un signe clair que la reprise économique s'essouffle.
Russell 2000 recule : inquiétudes des petites entreprises
Ce n'est pas seulement le Dow Transports qui montre des signes de faiblesse. Le Russell 2000, qui suit les petites capitalisations américaines — généralement les plus sensibles aux évolutions économiques domestiques — est également dans le rouge. Depuis novembre, il a perdu plus de 15 % par rapport à son pic sur un an.
Ce signal est conséquent : les petites entreprises sont souvent les premières à ressentir le refroidissement d'un ralentissement. Lorsqu'elles souffrent, c'est un signe certain que le moteur économique perd de l'élan.
Recul des semi-conducteurs : les puces sous pression
De nouveaux signes d'avertissement clignotent dans le secteur technologique. L'indice Philadelphia SE Semiconductor est en baisse de plus de 22 % par rapport à son sommet de juillet. C'est particulièrement notable étant donné que les puces alimentent tout, des smartphones aux voitures — et l'industrie des semi-conducteurs est largement considérée comme un indicateur avancé de la santé générale de l'économie.
En attente de nouvelles données : semaine cruciale pour les analystes de marché
Les jours à venir promettent d'être riches en événements pour les acteurs du marché. Plusieurs rapports clés sont sur le point de faire la lumière sur l'état actuel de l'économie américaine. Parmi ceux-ci, des indices actualisés de sentiment et de confiance des consommateurs révéleront à quel point l'optimisme américain reste résilient face à la turbulence des marchés.
Une attention particulière se portera sur le 28 mars, date à laquelle un indicateur crucial de l'inflation — l'indice des dépenses de consommation personnelle (PCE) — sera publié. Sa publication pourrait influencer sensiblement les attentes de taux d'intérêt et le chemin futur de la politique monétaire de la Fed.
Nervosité tarifaire : le compte à rebours commence
Les investisseurs restent attentifs aux évolutions de la politique commerciale des États-Unis. L'administration Trump a annoncé une nouvelle série de tarifs de rétorsion, potentiellement en vigueur dès le 2 avril. Les mesures sont présentées comme un effort pour rééquilibrer le jeu dans le commerce mondial.
Mais jusqu'à cette échéance, les marchés pourraient connaître une volatilité accrue. Les actions des entreprises liées aux chaînes d'approvisionnement mondiales sont particulièrement sensibles. Selon Rick Meckler, associé chez Cherry Lane Investments, les actions du secteur du transport sont susceptibles de rester les plus volatiles pendant cette période d'incertitude.
L'Europe monte : le cuivre et les mesures de relance font grimper les gains
Alors que les marchés américains luttent avec des signaux mitigés, les actions européennes enregistrent de modestes gains. Lundi, l'indice paneuropéen STOXX 600 a augmenté de 0,6 % en milieu de matinée GMT, tiré par la force des actions minières — le sous-indice SXPP a grimpé de 2,6 % suite à une hausse des prix du cuivre.
Les investisseurs misent sur les matières premières
L'intérêt des investisseurs pour les sociétés minières a également trouvé son soutien dans une recherche : JPMorgan a relevé sa notation sectorielle — de sous-pondérée à surpondérée. Le mouvement signale une vue croissante que les producteurs de matières premières pourraient offrir un refuge sûr face à une économie mondiale chancelante.
L'impulsion fiscale de l'Allemagne stimule l'optimisme du marché
Ajoutant de l'énergie au rallye, Berlin a approuvé des plans pour une augmentation massive de l'endettement public, visant à soutenir la croissance dans la plus grande économie d'Europe. Le mouvement a renforcé la confiance que la zone euro est prête à prendre des mesures audacieuses contre le risque de ralentissement économique.
Les tensions commerciales montent : les investisseurs sont prêts à réagir
Les marchés financiers retiennent leur souffle en attendant la clarté de la Maison-Blanche. Donald Trump a promis d'introduire une nouvelle série de tarifs de rétorsion le 2 avril, et Wall Street suit les développements avec une inquiétude croissante. Les investisseurs tentent d'évaluer comment ces mesures pourraient perturber les chaînes d'approvisionnement mondiales et dans quelle mesure elles pourraient réduire les bénéfices des entreprises.
Le marché attend les données PMI
Alors que les gros titres commerciaux dominent la narration, une série clé de données macroéconomiques s'annonce. Lundi, les premières lectures de l'indice des directeurs d'achats (PMI) seront publiées pour la France, l'Allemagne et l'ensemble de la zone euro. Ces chiffres offriront un aperçu de la résilience des entreprises européennes face à la montée des risques externes.
Les PMI sont traditionnellement considérés comme un baromètre de la santé économique, en particulier dans le secteur manufacturier, qui est particulièrement sensible aux fluctuations de la demande mondiale.
Bayer durement touché : le jury rend un verdict sévère
Pourtant, l'un des plus grands géants industriels d'Europe — Bayer — a été propulsé sous les projecteurs au milieu d'une tempête judiciaire. Les actions de la société ont chuté de 6,6 % après qu'un jury américain ait ordonné de payer la somme écrasante de 2,1 milliards de dollars dans un procès concernant son herbicide Roundup populaire.
Le plaignant a affirmé que l'utilisation du produit avait causé le développement d'un cancer. Le jugement marque un nouveau chapitre dans une série de batailles judiciaires médiatisées auxquelles Bayer a été confronté depuis l'acquisition de Monsanto, fabricant de l'herbicide controversé.